Pourquoi je n’aurai pas d’auto électrique

L'idée de rouler électrique séduit de plus en plus de gens. Écologique, silencieuse, innovante… Sur papier, tout semble parfait. Mais après avoir parcouru la route de Valleyfield à Saint-Léonard, au Nouveau-Brunswick, aller-retour, avec une Chevrolet Bolt EV 2021, mon expérience m’a convaincue que ce type de véhicule n’est pas pour moi.


D’abord, l’aventure spontanée devient presque impossible. Chaque déplacement doit être minutieusement planifié selon les bornes disponibles, leur emplacement et leur état de fonctionnement. À l’aller, 3 recharges ont été nécessaires parce que nous sommes parties avec une charge à 100 %. Mais nous avons eu la malchance de croiser trois bornes défectueuses ce qui signifie une chasse aux bornes. Sur notre trajet de retour, nous avons dû arrêter quatre fois pour recharger, ce qui a ajouté quatre heures au voyage plus une heure d’attente pour accéder à une borne. Un trajet qui aurait dû prendre 6h30 (645 km) nous en aura pris le double. 

Oubliez ça l’idée d’aller manger durant la recharge, il n’y a pas toujours de restaurants à proximité sans parler de restaurants intéressants.

De plus, ces bornes ne chargent la batterie qu’à 80 %, et dans le cas de la Bolt 2021, la recharge rapide est limitée à 50 kW – ce qui rallonge considérablement le temps d’attente. L’autonomie affichée par le tableau de bord est aussi peu fiable : côtes, descentes, chauffage, climatisation… tout influence la distance réelle. Impossible donc de prendre au hasard de petites routes pour découvrir de nouveaux paysages, puisqu’il faut toujours calculer et anticiper la prochaine recharge.

On part avec une charge de 80 % et on arrête lorsqu’il nous reste environ 20 % d’autonomie des fois que la borne soit défectueuse, ou déjà utilisée. Il ne reste que 60 % d’autonomie réelle au véhicule, environ 250 km pour une auto ayant une autonomie de 400 km !

Le seul point positif ? Dans les bouchons de circulation, l’inquiétude de “tomber en panne” disparaît, puisque l’auto ne prend pas d’énergie ou très peu et même en récupère un peu.

Mais pour le reste, l’expérience est loin d’être idéale :

  • Les bornes sont souvent situées à l’écart des commerces, parfois même au fond de parkings déserts, peu rassurants le soir. Attendre assise dans l’auto ou sur le bord du trottoir ne fait pas partie de mon idée d’un voyage agréable.
  • Il faut parfois attendre une heure que la personne avant nous termine sa recharge.
  • On doit même s’obstiner pour savoir qui est arrivé le premier quand plusieurs voitures attendent. (Ambiance station-service version chicane de cour d’école 🤭).

Bref, impossible d’improviser un détour, de prendre une petite route par curiosité ou de se laisser porter par l’envie de découvrir. Avec une voiture électrique, la liberté d’aller où l’on veut, quand on le veut, disparaît derrière la peur de manquer d’énergie.

Bref, tant que l’infrastructure ne sera pas plus fiable, accessible et rapide, je préfère garder une voiture à essence pour voyager sans inquiétude et en toute spontanéité.

Et c’est précisément pour cela que je n’aurai pas d’auto électrique.

*** Précision : Le montant d'essence exacte aurait été de 104 $ aller-retour contre 94 $ pour la recharge. J'ai retrouvé mes factures d'essence du mois de juin ! ***

 

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