Nelligan

Vendredi soir, je suis allée voir l’opéra populaire Nelligan au Théâtre du Nouveau-Monde (TNM). C’était seulement la deuxième fois que j’allais dans cette salle. C’est un endroit que j’aime beaucoup pour le contraste entre la vitrine très moderne et l’intérieur a gardé son cachet du début des années 1900.
La vitrine du TNM


Le spectacle Nelligan a 30 ans cette année. Il a été présenté en novembre 1990 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts sur une mise en scène d’André Brassard. Une version concert a été présentée par l’Orchestre symphonique de Montréal en 2005. L’atelier lyrique de l’Opéra de Montréal présente la version intégrale avec un nouvel arrangement pour deux pianos et un violoncelle d’Anthony Rosankovic au monument National en 2010 et en 2012 au Festival d’opéra de Québec. C’est cette version, toujours mise en scène par Normand Chouinard, mais avec une douzaine de comédiens.nes qui est présentée au TNM.

L’histoire de cet opéra est basée sur Nelligan à la fin de sa vie qui se repasse des scènes de sa jeunesse. Il se revoit sur un quai, heureux, avec sa famille. Ou encore, au carré St-Louis avec ses amis poètes discutant de Verlaine, Rimbaud, Edgar Poe. Il se rémémore l’amour de sa mère et le mépris de son père. Il revit son triomphe lors de la lecture de « La romance du vin » quelque temps avant son internement.

Sur scène, les deux Nelligan se côtoient et le vieux écoute avec attention les propos de son alter ego, lui donnant même des conseils lorsqu’il sombre doucement dans la folie. J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié la mise en scène.
La force de ce spectacle réside, à mon avis, dans la présence de chanteurs, mais aussi de comédiens. Le mixe des genres apporte un plus aux chansons qui ne sont pas de simples envolées lyriques, mais des murmures, le tout fait bien éprouver au public les émotions vécues.  

J’aime beaucoup Marc Hervieux et j’ai apprécié son interprétation tout en nuance de Nelligan vieux. Le jeune Nelligan était vraiment très bien également même si je n’ai pas réussi à ressentir la folie et la noirceur qui le tirait vers le fond. Une mention spéciale à Linda Sorgini, Jean Maheux et Kathleen Fortin. J’aime leur façon de jouer et à chaque fois je redécouvre leur talent de chanteurs. 

Les décors sont minimalistes, mais rendent justice aux propos de la pièce. J’ai été épatée par Marc Hervieux qui est sur scène tout au long du spectacle souvent sans bouger durant de grandes périodes. C’est à mon avis une prouesse que de rester immobile aussi longtemps. 

La musique d’André Gagnon arrangée pour deux pianos et un violoncelle est magnifique. Elle est omniprésente durant la représentation et m’a même fait oublier quelquefois les dialogues.

Finalement, c’est un très bon spectacle, mais ça demeure une histoire triste qui ne fera rien pour remonter le moral du public. Un des événements culturels à ne pas manquer cet hiver.

Malheureusement, je n’ai pas pu avoir d’autorisation pour prendre des photos. Je me suis rabattue sur le hall d’entrée qui en affichait quelques-unes et j’ai mis un lien plus bas pour le site du TNM qui en a plusieurs.


Livret | Michel Tremblay
Musique | André Gagnon
Mise en scène | Normand Chouinard
Arrangements musicaux | Anthony Rosankovic

Distribution | Nadine Brière (religieuse), Dominique Côté (Nelligan jeune), Nathalie Doummar (Gertrude Nelligan), Kathleen Fortin (Émilie Hudon Nelligan), Marc Hervieux (Nelligan vieux), Noëlla Huet (la mère supérieure), Laetitia Isambert (Eva Nelligan), Jérémie L’Espérance (le visiteur), Jean Maheux (le père Eugène Seers), Frayne McCarthy (David Nelligan), Cécile Muhire (religieuse), Jean-François Poulin (Charles Gill), Isabeau Proulx Lemire (Arthur De Bussières), Linda Sorghini (Françoise), Léa Weilbrenner Lebeau (religieuse)

Musiciennes | Carla Antoun (violoncelle), Rosalie Asselin (piano en alternance), Esther Gonthier (piano), Marie-Ève Scarfone (piano en alternance)

Pour voir des photos et autres informations sur le spectacle, vous pouvez aller faire un tour sur le site du TNM

En haut gauche et droite, poème "Salons hollandais" écrit de la main de Nelligan,
au centre photo de Nelligan âgé d'environ 60 ans et en bas, scènse du spectacle

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